True love doesn’t need locks

Voilà, enfin, ça y est, c’est pas trop tôt : le Pont des Arts va être totalement libéré de ses cadenas. L’opération de grand nettoyage a débuté ce matin et doit se poursuivre jusqu’au 7 juin, avec d’abord l’installation d’oeuvres temporaires, puis la pose définitive de panneaux vitrés à l’automne. 

On ne sait pas vraiment pourquoi, un jour, des petits malins se sont mis à accrocher des cadenas sur le Pont des Arts pour y marquer leur grand amour. Sauf que des années plus tard, sous leur poids, les panneaux grillagés du pont ont commencé à franchement faire la tronche.

La Mairie de Paris avait annoncé leur retrait et lancé une campagne de communication autour des slogans et hashtags « Love without locks » et « No love locks ». Mais presque un an plus tard, mis à part la pose de panneaux par dessus les cadenas restés en place et vite graffés, les choses n’avaient pas vraiment bougé.

Jusqu’à ce matin, et le lancement des travaux de déboulonnage des panneaux grillagés.

Des petits attroupements de badauds (dont moi) se sont formés de chaque côté du pont, certains se réjouissant « qu’enfin, on enlève ces horreurs à touristes », d’autres restant sceptiques quant à l’utilité de la mesure puisque « les touristes trouveront d’autres ponts ». Sans compter les nombreux touristes qui avaient prévu d’y prendre des photos ou d’y poser leur propre cadenas, et qui sont repartis bredouilles.

Ces travaux doivent permettre l’enlèvement d’environ un million de cadenas, soit près de 45 tonnes de ferraille qui devraient être recyclées.

En attendant la pose définitive de panneaux vitrés – réalisés sur mesure – qui offriront une vue dégagée sur la Seine, le Pont des Arts va accueillir temporairement les oeuvres de quatre artistes, visibles jusqu’à l’automne. Exit les cadenas, place donc à Jace, Brusk, El Seed et Pantónio – sélectionnés pour l’occasion par la galerie Itinerrance.

Chaque artiste a réalisé une fresque de 150 mètres de long, découpée en plusieurs panneaux, et leur pose a déjà commencé puisqu’une partie du travail de Pantónio était visible en fin d’après-midi :

La lutte contre les cadenas ne s’arrêtera pas aux Ponts des Arts, puisque la Mairie a annoncé que la pose de panneaux vitrés était également prévue sur le pont de l’archevêché.

Et Paris n’est malheureusement pas la seule à devoir lutter contre cet étrange phénomène touristique : New York aussi. Comme le rapportait le Gothamist en avril, le Department of Transportation s’est attaqué à des cadenas qui commençaient à fleurir sur le Brooklyn Bridge – et ce n’était pas la première fois.

Et là, j’ai bien envie de leur piquer leur conclusion, valable à NYC, Paris ou ailleurs :

« Next time you see someone locking one of these up, explain that their piece of metal garbage doesn’t belong on a goddamn National Historic Landmark. »