Seventies State of Mind

Au détour d’un numéro de Society, je suis tombée sur une interview de Garth Risk Hallberg, auteur du livre « le plus cher de l’histoire ». Quel livre ? City on Fire. Son explication sur la surenchère entre éditeurs qui lui vaut cette distinction ? Le retour de hype du New York de la fin des années 70. Et à y regarder de plus près, on se dit qu’il n’a pas tort. Petit programme pour activer son convecteur temporel. 

Je dois bien admettre qu’avant de me plonger dans cette interview, je ne m’étais pas vraiment aperçue de ce retour d’affection pour le New York cradingue de la fin des seventies (période 1977 – 1982, pour être exacte.) Il faut dire que je ne suis sûrement pas super hype non plus, dans le genre.

Mais la question m’a intriguée, et en farfouillant sur les Internets, je suis tombée sur une tribune du T Magazine (le magazine du New York Times) qui, au delà du constat, pose la question du pourquoi de cette fascination pour une époque où New York rimait avec coupe-gorge au coin de la rue. Sous la question why can’t we stop talking about New York in the late 1970s?, l’auteur et critique littéraire Edmund White passe en revue les marqueurs de cette nostalgie, et avance l’idée que si l’imagerie collective se plaît à regretter ce New York underground au taux de criminalité record, c’est d’abord parce qu’il était alors en forte ébullition créative. Parce que ce New York, c’est celui du punk, du hip-hop originel, celui où écrivains, peintres, danseurs, musiciens de tous bords faisaient vibrer l’East Village. C’est aussi celui qui était « dirty, old, affordable, real, honest, gritty, rough and tough », pour citer la description de la page Dirty Old 1970’s New York City.

Vous vous ferez votre idée, mais pour le voyage dans le temps, je mets sur ma liste de rentrée :

  • le retour de Baz Luhrmann (à qui mon adolescence doit reconnaissance éternelle pour son Roméo+Juliette), aux platines de la série The Get Down. Il a notamment eu recours à la plume de Nas, pour le perso principal, et à la mémoire de GrandMaster Flash, pour accompagner cette plongée dans la genèse du mouvement hip-hop. Les six premiers épisodes sont dispos sur Netflix depuis vendredi dernier, et c’est tant d’impatience, après plus d’un an d’attente
  • la collab’ Martin Scorcese x Mick Jagger x HBO sur la série Vinyl, pour le rock and roll (elle ne tient qu’en une saison, mais RollingStone en a aussi profité pour  monter une mini doc-série, avec HBO toujours, sur le NYC des seventies et son CBGB)
  • le roman City on Fire de Garth Risk Hallberg, bien sûr, et pas juste pour vérifier s’il méritait bien son avance record (l’interview de l’auteur dans Society et la quatrième de couverture du bouquin m’ont convaincue de me plonger dans l’univers de son New York en plein black-out)
  • et à l’occas’, le feuilletage de la série de photos Subway de Bruce Davidson, photographe de l’agence Magnum, pour une descente dans le monde souterrain made in Gotham.

J’en passe et j’en loupe, sûrement, mais c’est déjà pas mal.