Je ne suis pas passée par ici depuis longtemps, mais il faut bien dire que l’hiver a été rude et que le confinement n’a pas été – pour beaucoup d’entre nous – la pause tant attendue. Et puis malgré la sortie du nouvel album de Lady Gaga, on doit bien admettre aussi que la période a été / reste assez anxiogène.
Mais j’avais envie de revenir faire un tour sur ce petit espace que je me suis crée et que je délaisse, beaucoup. Alors pour la jouer facile, je vais simplement re-poster ici un texte que j’ai publié en plusieurs parties sur mon compte Instagram, parce que mine de rien c’est une histoire chère à mon cœur pour toujours : ma folle virée à Vaux-le-Vicomte un jour de juin 1997 et ma passion pour les petits agendas bien remplis.
Le 11 juin dernier, donc, si vous ne dormiez pas : il y avait « Shutter Island », en deuxième partie de soirée, sur Chérie 25 (ne jugez pas, j’étais suis tombée sur cette chaîne par hasard.) La bouille de Leo et mon récent feuilletage de vieux agendas oubliés m’ont rappelé que cela faisait exactement 23 ans ce jour là que j’avais atteint le summum de mes émotions adolescentes.
Si j’ai gardé ce vieux billet d’entrée du Château de Vaux-le-Vicomte, précieusement collé dans mon agenda de 3ème, ce n’est pas parce que j’avais participé à une sortie scolaire sympatoche un après-midi de 1997. Mais parce qu’avec une copine de classe, nous nous étions glissées sur le tournage de « L’Homme au masque de fer », starring the one and only : Leonardo – The Great – DiCaprio.
En juin 1997, Titanic n’a pas encore provoqué le ras de marée que l’on connaît, et nous devions en tout et pour tout être 3 ou 4 groupies à faire les cents pas dans les jardins en attendant de l’apercevoir (dont la moitié d’américaines, que j’ai détestées de tout mon cœur d’ado, évidemment, puisqu’elles avaient pu échanger quelques mots avec lui alors que mon niveau d’anglais était alors encore assez limité – Hello Brian where is my umbrella.) Mais bref, notre chance : nous n’étions pas des hystériques, et les figurants étaient si sympas (ou avaient pitié de nous, who knows) qu’ils nous ont laissées entrer dans les coulisses, pendant que la scène du grand bal était tournée. Photos interdites sur le tournage, évidemment (et puis en 1997, personne n’avait de téléphone portable, encore moins équipé d’un appareil photo), mais mon vieil argentique avait pu capturer ce petit instant où Leo-Louis XIV descendait de sa Merco en baskets Adidas pour rejoindre le plateau.
OUI MESDEMOISELLES MESDAMES C’EST LUI SUR CETTE PHOTO !! (Bon, pour tout vous dire, je cachais au départ cette autre autre photo qu’il me reste de cette journée : celle que j’ai tenté de prendre alors qu’il montait les marches du château mais que l’une de ces put*** d’américaines a complètement gâchée avec sa tronche souriante jusqu’aux oreilles en plein milieu. J’ai donc encore quelque part le portrait de cette petite blonde, que je n’avais découvert qu’après développement de la pellicule, bien sûr. Imaginez ma tronche.)
Il y a un moment, déjà, j’ai jeté tous les « journaux intimes » que j’avais pu écrire. Il y avait sûrement un peu de honte, au début de l’âge adulte, à revoir toutes ces lignes adolescentes. Un cruel manque d’indulgence envers cet ancien moi qui avait grandit, tout aussi certainement.
Par contre, j’ai précieusement gardé tous mes agendas. J’ai simplement remplacé les Creeks par les Moleskine, au fil des ans, mais ils sont tous là, à s’empiler dans des cartons chez mes parents ou dans mes placards, comme autant de traces de mes emplois du temps quotidiens, des dessins et petits mots de mes anciens camarades de classe, et aujourd’hui encore : j’y note presque tout. J’y colle mes places de ciné, la plupart de mes billets d’entrées aux musées, les autocollants qui sont sur les emballages des CD que je continue d’acheter, ou des cartes de visite (enfin, ça c’était surtout quand j’avais une vie culturelle hors Covid, mais bon bref.)
C’est comme ça que j’ai toujours le déroulé presque complet de ma virée de groupie à Vaux-le-Vicomte pour apercevoir DiCaprio, écrit au stylo à plume bleu dans ce (tellement vieux) agenda de l’année scolaire 1996-1997. Et visiblement : il m’avait paru important de rajouter dans la marge ce petit détail sur la couleur de son parapluie (!) – sans oublier de mentionner un peu plus loin que « Gérard Depardieu est un con qui avait un collant sur la tête ».
J’ai retrouvé la photo de la petite blonde, aussi. J’aimerais qu’elle sache que je la déteste toujours. (Ah et oui, c’est Monsieur DiCaprio, de dos, qui monte les marches du château derrière elle.) Et puis oh joie de ces vieux appareils qui n’étaient pas numériques: c’est toujours au moment de récupérer le développement de ses pellicules qu’on découvrait ses meilleures photos, celles qui n’étaient pas cadrées, avec un bout de doigt devant l’objectif, ou encore mieux, le super combo doigt + petit cordon de la housse de protection de l’appareil. Du grand art.
Autres doux souvenirs retrouvés dans ces vieux agendas: la photo, évidemment, de Leonardo collée au 14 février – parce que ouh la la vraiment c’est trop romantique l’adolescence -, les petits mots des copains (certains m’ont refait rire aux larmes) et de vieilles coupures de journaux pliées en quatre…
Allez, promis, je vous fait profiter de mes supers photos de vacances dans très bientôt. Bisous.