L’Europe de la chanson

C’est un truc de famille depuis toute petite : on ne rate pas une édition de l’Eurovision. Mais à côté de cet amour éternel pour ce merveilleux concours de la chanson européenne, j’ai aussi une grande passion pour une autre tradition musicale tout aussi kitch : les chansons officielles de compétitions sportives. Et comme on est en plein Euro, j’ai recyclé, l’air de rien, un post que j’avais écrit avant l’Euro 2016.

A vrai dire, je ne sais pas depuis quand l’UEFA se dote d’une chansonnette officielle pour sa compétition phare, mais ce qui est sûr, c’est que le petit hymne choisi a retenti lors de la cérémonie d’ouverture, et devrait aussi résonner en clôture du tournoi – même si je ne suis pas bien sûre qu’il tourne vraiment en radio autres transistors. Bon, ces titres n’entrent généralement pas dans les annales et survivent rarement à l’évènement – s’ils ne sont pas, en plus, délaissés pour la chanson d’un diffuseur ou d’un sponsor. Mais ils sont quand même souvent synonymes du super combo match / apéros / copains / arrivée de l’été, et malgré toute ma bonne volonté, ils finissent même parfois par alimenter le shuffle de mon iPod. Flashbacks.

Euro 1996

On nous avait vendu le « football comes home » (en Angleterre, donc), Paul Gascoigne était foufou, mais les allemands menés par Andreas Möller s’en fichaient pas mal, et ils sont repartis avec la coupe sous le bras. Indice d’impression sur ma cervelle : 1/10. Comment vouliez-vous que les anglais s’en sortent, aussi, avec un hymne aussi déprimant que celui concocté par Simply Red ?

Euro 2000

La plus belle campagne de l’équipe de France, et c’était en Belgique. Tiens d’ailleurs, la Belgique, c’est vers le nord de l’Europe, non ? Ah ben on va prendre un DJ suédois alors ! Et c’est parti pour un peu plus de trois minutes d’électro mixées par E-Type avec – allez comprendre – un « campione » italien sur un air pourtant entonné par les équipes espagnoles lorsqu’elles remportent un titre (mais si, le « campeone, campeone, olé olé olé », faites pas semblant, même le Barça nous l’a infligé le weekend dernier.) Indice d’impression sur ma cervelle : 2/10, parce que cette chansonnette est quand même insupportable et que le clip me fait flipper.

Euro 2004

On s’envole pour le Portugal, qui va délaisser le fado pendant quelques semaines pour le « Força » de Nelly Furtado. Peu importe qu’elle ait la nationalité canadienne, puisque ses parents sont portugais et qu’elle écrit pour l’occasion une chanson bilingue anglo-lusophone. Indice d’impression sur ma cervelle : 10/10, puisque c’est l’une des rares qui tourne encore dans mon iPod (rapport au prénom et aux origines que je partage avec la belle.) Et pourtant, cet Euro 2004, c’est le drame de ma vie : celui de la défaite, en finale, de la dream team de la seleção portuguesa et son merveilleux Pauleta, contre la Grèce. CONTRE. LA. GRECE.

Euro 2008

Cette fois, c’est la Suisse et l’Autriche qui reçoivent. Mais comme la compèt’ c’est l’été, on va plutôt miser sur les tapas que le gruyère : c’est Enrique Iglesias qui s’y colle. Hey, bien vu les gars, c’est l’Espagne qui rapporte la coupe à la casa ! Indice d’impression sur ma cervelle : 0/10. A vrai dire, je n’avais aucun souvenir de cette chanson avant d’écrire ce post – mais comme c’est un Euro que j’ai vécu depuis NYC, je crois qu’il est normal que mon cerveau ait gardé dans ses tiroirs les pubs de l’East Village ou du Lower East Side dans lesquels j’ai suivi les matches, plutôt que la tronche d’Enrique.

Euro 2012

Alors que la compétition est organisée par l’Ukraine et la Pologne, l’UEFA mise sur l’allemande Oceana pour mettre de l’été dans nos oreilles. Avec un clip qui commence sous les cocotiers, soyons fous. Indice d’impression sur la cervelle : 8/10. J’ai mis des semaines à me débarrasser du « ooho ho ho ho ho » que j’entonnais à tue-tête.

Euro 2016

Maman, Maman, Maman… L’Euro 2016… Quel Euro ! Il a fait beau, on a partagé nos rues et notre quotidien avec des supporters de toute l’Europe débarqués en France pour suivre les matches, on a bu des bières, on est retournés au Parc des Princes pour la première fois depuis le plan Leproux… et puis Eder a fait entrer le Portugal, notre vaillant Portugal des familles, dans les tablettes de l’histoire du foot. Pour être honnête, les petits commentaires et les mots pas très fins de certains n’ont pas toujours rendu les choses agréables, mais heureusement j’ai le meilleur entourage qui soit et je n’en garde que les images de mes parents si fiers avec leur petite écharpe, et mon amoureux de la vie et ses potes qui m’entourent alors que je tombe à genoux la tête dans les mains sur cette fameuse 109ème minute.

Alors bon, forcément, Guetta ou pas Guetta, cette chanson me fait, et pour toujours, son petit effet. (Inde d’impression sur ma cervelle : 10/10, hein, pour ceux qui ont pas suivi.)

Euro 2020

Il est arrivé en retard, on l’attendait avec tant d’impatience. L’UEFA a cette fois confié les clés de la boîte à rythmes à Bono et quelques acolytes. Je vous avoue que j’ai *vraiment* essayé de m’y mettre, mais même en visionnant le clip plusieurs fois, je n’ai pas complètement accroché. Pour l’instant, l’indice d’impression sur ma cervelle se limitera à un petit 1/10. A sa décharge, l’hymne officiel de cette édition a très rapidement été remplacé dans mon ciboulot par l’hymne de la sélection portugaise (je vous le mets en cadeau juste après, parce que même si musicalement il vaut ce qu’il vaut, écoutez au moins il sent bon les futures vacances.) Bien sûr, Youssoupha mérite aussi qu’on lui tire son chapeau.

Cadeau!

Ce qui est merveilleux, c’est que vous pouvez ajouter à tout ça les chansons officielles des coupes du monde, et la Lambada.