Après ça

J’ai longtemps hésité, avant d’écrire ce post. Parce que c’est compliqué, parce que je n’ai pas les mots et que les mots justes n’existent pas, parce que je ne voulais pas participer à ce déversement émotionnel des textes partagés sur les réseaux sociaux, parfois pas si bienveillants. Mais un mois après cette soirée folle soirée du 13 novembre, je me rends compte que je ne peux pas y échapper, parce que je ne peux pas recommencer à écrire ici comme s’il ne s’était rien passé, et comme si ça ne continuait pas d’hanter les pensées d’un peu tout le monde.

Après le choc, la tristesse et la colère, ce qui domine, surtout, c’est ce sentiment d’impuissance. Avec la sensation d’avoir vu les différents ingrédients se réunir, au fur et à mesure, pour qu’on en arrive là, sans que personne n’en prenne la mesure.

Et elle était déjà là, après les attentats de janvier, cette fichue impuissance. Sauf que j’avais essayé de la faire passer en me disant que si je ne faisais pas directement quelque chose, je pouvais soutenir d’autres personnes et organisations, qui elles agissent tous les jours. Je suis donc redevenue membre d’Amnesty International, et j’ai fait des dons à plusieurs organismes, à commencer par le Mémorial de la Shoah (que j’avais déjà l’habitude de fréquenter, et qui mérite vraiment que sa mission soit soutenue, tant elle est primordiale.)

Mais forcément, ça ne suffit pas. Alors, et maintenant ? Qu’est ce qu’on fait, après ça ? On continue tout pareil en espérant que ça ne nous tombera pas dessus ?

Je n’ai pas de solution, et je crois que chacun tente de gérer ça à sa manière. Mais ce qui est sûr, c’est que nous pouvons tous faire quelque chose, à notre niveau, même quand ça semble minime. Ma mère, avec sa philosophie à l’eau de rose, interrompait toujours nos chamailleries de frangines en nous disant que « la guerre, ça commence comme ça, à la maison ». Ben si je ne gobe toujours pas tout ce que dit ma mère (pardon, maman), j’ai envie de croire que la paix aussi, ça commence à la maison.

Alors démerdez vous, mais soyons bons.

Et si vous ne voyez vraiment pas par où commencer, je vais vous souffler une idée, un truc tout con, fastoche à réaliser : ALLEZ VOTER, demain. N’offrez pas à ces petits connards de terroristes le plaisir de récolter ce qu’ils ont semé, en laissant le FN prendre tant d’importance. N’ouvrez pas un peu plus grand la porte à leurs futurs recrutements.

Et faites vous des bisous, bon sang.

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